Solaire : que signifie la baisse des aides et la hausse du nombre d’installations ?

Deux incitations majeures de l’État pour l’installation d’équipements solaires sont en nettes diminutions depuis un an… Alors que l’on a plus que jamais besoin de développer les énergies renouvelables ! C’est fou mais ça s’explique. Et ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Cela incite même à choisir l’abonnement solaire pour ses panneaux plutôt que de les acheter. Explications.

9/23/20243 min lire

De quoi parle-t-on quand on parle d’aides et d’incitations au solaire ?

L’État et les collectivités territoriales proposent de nombreux dispositifs qui vont de la subvention directe à l’exonération d’impôts en passant par le taux de TVA réduit sur le prix de l’installation. Toutes ces aides sont conditionnées, toutes ne sont pas cumulables entre elles, certaines sont réservées aux installations solaires thermiques ou hybrides, d'autres n’existent que dans le territoire de la collectivité qui les porte, et il faut faire des démarches distinctes pour en bénéficier. Bref, c’est compliqué.

Deux de ces aides sont cependant très mobilisées parce que tous les ménages avec un projet d'équipement sont éligibles : la prime à l’autoconsommation, et l’obligation d’achat.

La prime à l’autoconsommation est une prime à l’investissement pour les foyers et les professionnels qui s’équipent en panneaux solaires et choisissent de consommer eux-mêmes l’électricité produite par leur installation, tout en vendant le surplus non consommé. Le principe de calcul est relativement simple. Le montant de la prime est défini selon différents seuils de puissance de l’installation. Par exemple, une installation de 3 kWc (c’est à dire capable de produire 3 kilowatts dans les meilleures conditions, notamment d’ensoleillement et de température) pouvait jusqu’en juillet 2024 vous faire bénéficier d’une prime de 300 € par kWc, soit 900 € au total. Depuis le 1er août 2024, vous n’avez plus droit qu’à 780 euros : la prime a été abaissée à 260 € par kWc pour une installation de 3 kWc. Soit une réduction proche de 16 %, qui fait suite à de nombreuses autres : sur un an, la baisse est de l’ordre de 40 % pour les installations allant de 3 à 9 kWc.

Et l’obligation d’achat ? Il s’agit de l’obligation faite à EDF de vous racheter l'électricité que vous n’autoconsommez pas, à un prix fixé par arrêté chaque trimestre. Là encore, c’est le déclin : au 1er août 2024, le tarif de vente du surplus a diminué de 0,25 centimes d’euro par kWh.

Pourquoi ça baisse et quelles conséquences ?

L’explication est simple. Ces dispositifs incitatifs ne suivent pas le rythme de développement du solaire photovoltaïque en France. Ils sont pour l’heure rabotés au fur et à mesure de l’augmentation du nombre d’installations. Et comme ce nombre augmente de plus en plus vite (+ 116 000 foyers équipés au premier semestre 2024 contre + 49 000 sur la même période en 2023), les coups de rabot sont de plus en plus nets.

Seule une révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le document stratégique qui pilote la transition énergétique en France, permettra de réajuster les modes de calculs de la prime à l’autoconsommation et du tarif de revente. Ce n’est pas pour tout de suite : cette révision est prévue, mais repoussée depuis l’été 2023. Et avec les incertitudes politiques de la rentrée 2024, elle pourrait bien rester sur la table de travail pendant des mois.

En attendant, la diminution des aides retarde mécaniquement votre retour sur investissement si vous décidez de vous équiper aujourd’hui. C’est en partie compensé par l’augmentation du prix de l’électricité en 2024 (+ 10 %) et l’érosion du prix des panneaux solaires. Si ces tendances se maintiennent, la rentabilité de votre installation peut progresser. Mais pas de plans sur la comète. Il faudra toujours des années pour ce que vous avez dépensé (ou emprunté) soit remboursé par les économies réalisées grâce à l’autoconsommation d’électricité et la revente du surplus.

Le délai d’amortissement pourrait d’ailleurs augmenter à nouveau. EDF anticipe une décrue rapide et durable du prix de l’électricité à horizon 2025. Côté installation, la baisse des prix des modules ne peut pas durer éternellement et le coût de la main d’œuvre restera élevé.

La réalité est qu’il n’existe aucune solution permettant d’obtenir une rentabilité immédiate de votre installation… Si vous l’achetez ! Sinon, il y a l’abonnement, et là, c’est une autre affaire.

L’abonnement solaire devient la meilleure solution pour s’équiper

L’idée est nouvelle et son principe limpide : c’est comme Netflix, sauf qu’à la place de regarder vos séries préférées vous produisez votre électricité quotidienne. À partir de 49 € TTC par mois, l’abonnement solaire vous permet d'équiper votre logement d’une installation photovoltaïque sans apport, sans investissement, sans endettement. Peu importe les fluctuations du cours de l’électricité ou du prix des panneaux solaires… Vous faites des économies dès la première année sur votre facture énergétique en autoconsommant votre production, et vous améliorez votre revenu en revendant le surplus. Exactement comme si vous aviez acheté les panneaux ! Ce n’est pas le seul avantage… Pour découvrir les autres, c’est ici.